Saint Clair

Saint CLAIR, prêtre et martyr, « témoin », naquit en 845 dans le KENT en ANGLETERRE. Son père « grand seigneur recommandable par sa valeur et sa piété, tenait à la cour le second rang après le roi ». Comme Anne (1 Samuel 1)  « sa mère frappée de stérilité, offrait à Dieu, avec son époux, de ferventes prières afin d’obtenir un enfant. Leurs vœux furent exaucés, et Dieu leur donna un fils… Il était si beau, si agréable et si bien fait, qu’il reçut à son baptême le nom de CLAIR. » Répondant à l’appel de Dieu, après avoir reçu la meilleure éducation  et excellé dans les études, CLAIR va fuir la perspective du mariage et la vie du « monde ». Ainsi, secrètement, il s’embarqua et vint aborder à ce qui est aujourd’hui CHERBOURG.

Dans notre Cotentin actuel, CLAIR embrassa la vie religieuse et érémitique. Il y opéra des miracles, par charité, désirant, en vain, toujours la plus grande discrétion. Son Abbé, « admirant la sainteté de CLAIR, le décida à recevoir les saints ordres ». De nouveaux miracles  furent accomplis par CLAIR, et de « tous côtés on accourait vers lui ». Le cœur d’une puissante châtelaine s’enflamma pour lui ; face à ses desseins, CLAIR lui fit de vifs reproches. Puis, avec l’assentiment de son Abbé, il quitta l’abbaye et  s’engagea dans un long périple afin de s’éloigner, définitivement de cette « femme indigne », qui « jura de se venger de ses résistances et de ses mépris ». Il visita ainsi une multitude de lieux : Saint-Lô, Vire, Carentan, le Pays d’Auge, Fécamp et se dirigea vers l’Ile-de-France jusqu’à Paris en passant par  Mantes. De retour vers la Neustrie (Normandie actuelle), il mit fin a ses pérégrinations dans le Vexin à Vilcassum (Saint Clair sur Epte). « Il choisit une retraite sur les bords de l’Epte auprès de l’église paroissiale ».  « Avec Cyrin, disciple fidèle, il vécut dans un ermitage fait de branchages et de boue, jouxtant un oratoire dédié à St. NICAISE ».

C’est là que, en 884, des hommes de main de la châtelaine odieuse le retrouvèrent pour le faire périr en l’égorgeant ; CLAIR «  se mit à genoux et leur présenta sa tête en disant : "Périsse ce corps qui peut être l’objet d’un amour criminel." Puis il offrit son sacrifice à Jésus-Christ. » On lui trancha la tête !

« CLAIR, se leva tout à coup : ilprit sa tête entre ses mains et se transporta jusqu’à la fontaine de son ermitage, dans laquelle il plongea son chef ensanglanté, puis il se dirigea vers l’église paroissiale et se coucha à la gauche du maître-autel indiquant ainsi le lieu de sa sépulture ». Depuis lors  saint CLAIR est invoqué, à SAINT-CLAIR sur Epte et dans toute la Normandie,  pour les affections de la vue et les maux de tête ; de nombreux miracles lui sont attribués. « C’est, après St. MARTIN, le saint le plus révéré de la Normandie ».

Au pied de notre chapelle, une source lui est dédiée ; nombreux sont les affligés qui sont venus, avec foi, user de cette eau ! Beaucoup ont obtenu des grâces, les très nombreux ex-voto  qui garnissaient les murs de notre chapelle l’attestaient. Sachez qu’on y vient toujours, même si cette démarche est plus « cachée » qu’autrefois…

 

"Vie de Saint CLAIR" par le Chanoine LEGROS 1883, troisième édition 1900.

(Remiremont- Imprimerie KOPF-ROUSSEL).